La Caisse d’Epargne

La présence de cet édifice, monumental et éclectique, illustre l’importance économique de Saint-Chamond au début du XXème siècle et rappelle le lien fort qui existe entre la ville et Jean-Baptiste Dugas-Montbel, helléniste et député français.

Historique

La première Caisse d’Epargne est créée en France le 22 mai 1818 à Paris, sur l’initiative privée du baron Joseph-Marie de Gérando, ainsi que de Benjamin Delessert et François de la Rochefoucauld-Liancourt. Elle avait pour but d’encourager la classe populaire à épargner pour faire face aux conditions économiques et sociales difficiles de l’époque. En 1835, la Caisse d’Epargne est reconnue comme un établissement privé d’utilité publique. Dès lors le système va connaître un véritable succès à travers le pays.

Dès 1830, Jean-Baptiste Dugas-Montbel exprime le souhait de voir s’ouvrir une Caisse d’Epargne à Saint-Chamond. Il lègue à sa mort, une somme de 10 000 francs pour que soit cette Caisse d’Epargne et de prévoyance. Trois ans après sa mort, le 26 février 1837 la Caisse d’Epargne est installée dans un premier temps dans un local de l’Hôtel de Ville (Couvent des Minimes). D’abord ouverte uniquement le dimanche, la Caisse d’Epargne connaît rapidement un grand succès ; une nouvelle pièce lui est dédiée en 1859, puis en 1878, elle déménage pour un local plus vaste.

En 1895, le Conseil des Directeurs décide d’installer la Caisse d’Epargne dans un bâtiment neuf, rue Victor Hugo, et confie sa création à l’architecte Picaud. Le bâtiment est inauguré cinq ans plus tard, le 9 juin 1901.

Architecture

Comme une grande majorité des Caisses d’Epargne édifiées avant la Première Guerre Mondiale, l’édifice de Saint-Chamond présente un style architectural éclectique qui témoigne du faste que prônait le cahier des charges précis de l’époque. Ce style chargé devait présenter la grandeur de la société ainsi que sa grande stabilité. Après la Première Guerre Mondiale, les Caisses d’Epargne construites entre les années 1920-1930 adoptent volontiers les lignes régulières de l’Art Nouveau dans le même but.

A Saint-Chamond, l’architecture qui devait se démarquer des autres bâtiments présente une façade avec une riche modénature. On y retrouve des baies encadrées de pilastres et surmontées de frontons. Les corniches saillantes et les frises à modillons assoient le caractère du bâtiment. L’édifice présente de grands volumes, avec des pièces vastes, des matériaux de qualité (en pierre de taille).